Publié dans Société

Santé publique et transition politique - La vaccination, un défi à tenir pour Madagascar

Publié le lundi, 27 octobre 2025

Ne pas baisser la garde sur la vaccination. Tel est le mot d’ordre du côté de la société civile, alors que Madagascar entre dans une période de transition politique incertaine. Les organisations citoyennes tirent la sonnette d’alarme, rappelant que la santé des enfants ne doit en aucun cas devenir une victime collatérale des bouleversements politiques et budgétaires.

Le consortium des organisations de la société civile HINA, NOSYW ainsi que CCOC (Collectif des citoyens et des organisations citoyennes) a lancé un plaidoyer fort pour la préservation et le renforcement des programmes de vaccination. Pour ces acteurs engagés, l’heure n’est pas au relâchement. « La continuité des actions est essentielle pour ne pas perdre les avancées durement acquises », avertit Miarosata Rakotonirina, assistant du programme de plaidoyer pour la vaccination et le financement des soins de santé primaires. Derrière cet appel se trouve une réalité préoccupante qu’est la faiblesse du financement national. La part de financement que Madagascar doit assurer pour bénéficier du soutien de GAVI - l’Alliance mondiale pour les vaccins et l'immunisation, est de 1,85 millions de dollars. Pourtant, cela n’apparaît même pas clairement dans le budget national.

Dans les couloirs du Parlement, réuni depuis le 21 octobre pour sa deuxième session ordinaire, les débats autour de la loi de Finances 2025 s’annoncent cruciaux. Les organisations de la société civile demandent expressément que la santé et la vaccination figurent parmi les priorités nationales, au même titre que l’éducation ou la sécurité. Mais les inquiétudes ne viennent pas seulement de l’intérieur. Sur le plan international, les financements extérieurs s’essoufflent également. Le Sommet de GAVI qui s’est tenu à Bruxelles (Belgique) en juin dernier a révélé un tournant majeur : les Etats-Unis ont mis fin à leur contribution à l’Alliance, estimée à un milliard de dollars par an. Un coup dur pour de nombreux pays dépendants de ces fonds, dont Madagascar.

Face à cette incertitude, Faniry Hantarinivo, présidente du Conseil d’administration de la plateforme de société civile HINA, appelle à une réponse rapide et concrète de la part du Gouvernement. « Il faut clarifier les orientations de notre coopération avec les partenaires techniques et financiers, et anticiper l’avenir ». Pour ne pas rester dépendant des aides extérieures, les organisations de la société civile (OSC) avancent aussi des idées nouvelles. Parmi celles-ci, on peut mentionner la création d’une taxe sur les boissons sucrées, une mesure déjà appliquée dans plusieurs pays, ce qui permettrait d’alimenter un fonds national pour la santé publique et la vaccination. Car, au-delà des discours, une conviction s’impose : protéger chaque enfant par la vaccination, c’est protéger l’avenir même du pays. Et cet avenir ne peut pas attendre la fin de la transition.

E.F.

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Editorial

  • Etat de droit (suite)
    Nous n’aurions pas un temps assez et suffisant pour décortiquer, décrypter et détaler dans son intégralité ce concept d’Etat de droit. Tellement vaste, tellement délicat et tellement basique, le sujet nécessite une analyse pointilleuse. Elle s’inscrit dans une logique rationnelle visant à essarter l’énorme chantier de la Refondation. Comme nous l’avions déjà eu auparavant, lors des précédentes communications, l’occasion de définir les règles de base relatives à la Refondation. Il nous est impératif d’insister à apporter notre part de brique dans cette œuvre si délicate et si compliquée de refondation de l’Etat et de la Nation malagasy. Nous jugeons, plutôt je le juge indispensable de bien créer une condition de visibilité maximale autour de l’Etat de droit. Une Refondation sans l’implication et l’interaction directe de l’Etat de droit claudique assurément. Elle avancera clopin-clopant.

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